Lettre a ma maman

Depuis le jour que tu es rentree a l’hopital je t’ecrivais des lettres dans ma tete.

Tous les jours j’ai telephone a l’hopital en esperant entendre ta voix, mais tu etais trop faible.

La moitie du monde nous separait mais tu etais

presente dans ma vie de tous les jours.

Je ne me suis pas rendue compte a quel point tu y etais.  

Jamais un jour a passe sans que j’aie une pensee pour toi.

Tu es la personne la plus importante pour moi dans ma vie, souvent je te l’ai dit et du fond du coeur je le pensais.

Maman tu as eu une vie si dur, depuis ton enfance que je connais car grand mere et grand pere me parlaient de toi. 

La fille ainee qui a du travailler avec ses parents depuis toute petite, meme aider a construire la maison dans laquel tu as pu rester presque jusqu’a la fin de ta vie.  

Ta vie de couple aussi si dur.  

La naissance de ta premiere fille, puis la perte de ton fils, puis je suis arrivee et a nouveau tu attendais une autre fille, alors tu as du te serparer de moi, pour mon bien tu m’as donnee a garder a mes grands parents.  

Tu ne pouvais pas savoir ce qui a suivi. 

Pas savoir qu’ils allaient te remplacer dans la vie de ta fille.

Tu n’as pas fait souffrir ta maman par ce que tu le voulais, tu etais au milieu d’une situation aussi dur que la mienne.  

J’etais ta fille et je voulais rester avec mes grands parents que je connaissais depuis bebe.  

Une annee j’ai vecu avec vous, mais mon coeur etait pas avec vous.

Tu as eu le courage de me laisser repartir chez mes grands parents.  

Je ne peux qu’imaginer ton courage pour me laisser partir, et je sais que tu l’as fait par amour pour ta maman et pour moi ta fille.

La seule annee passee avec vous,

oh!  maman comment je me souviens de ce

que tu faisais pour tes enfants, sans l’aide de papa.  

Papa etait malade, il nous aimait comme il pouvait, il avait un bon fond et etait un bon papa, c’est seulement l’alcool  qui l’a detruit.  

Je sais que papa nous aimait. 

Maman tu nous a protege comme tu as pu, tu etais brave, et avais pas peur de te mettre au milieu de papa et nous.   

Maman tu avais une force terrible, tu etais brave, j’ai un seul regret c’est d’avoir compris qui tu etais beaucoup trop tard. 

J’ai quand meme eu la chance de te dire combien tu comptais pour moi, combien je t’aimais, combien j’etais fier de t’avoir comme maman, de te dire que tu prenais la plus grande place dans mon coeur et que pour rien au monde j’aurais voulu une maman differente, tu etais pour moi ma maman. 

Tu etais fier de moi quoi que je fasse, des simples petites choses pour toi etaient des choses dont tu etais fier. 

Tu m’aimais sans condition, je pouvais toujours compter sur ton support, ton encouragement et certaines phrases  raisonnent encore en moi et raisonneront toute ma vie.  

Cette chance que j’ai eu de pouvoir te dire et montrer mes sentiments pour toi sont quand meme une pauvre consolation car ca fait plus de deux mois que tu es partie mais c’est comme si c’etait hier. 

J’ai mal mal mal.  

J’avais encore tellement besoin de toi dans ma vie. 

J’ai envie de crier ton nom, de t’appeler, te supplier de me revenir ou au moins venir me chercher pour te rejoindre.   Je le sais que c’est en vain

mais dans ces moments de desespoir profond tu ne peux plus reflechir, tu veux juste que cette enorme douleur sorte de toi.

En decembre quand tu es entree a l’hopital, 

je t’ai dit "maman tu m’as fait trop peur ne me fais plus ca, j’ai besoin de toi dans ma vie" 

Tu m’as rassuree mais nos contacts cette derniere annee se sont fait plus pressant, plus souvent, plus intense

Dans notre derniere conversation 3 semaines avant que tu nous quittes, je t’ai demande des choses sur mes grands parents car je savais que cela pressait si je voulais avoir des reponses je devais le faire vite.  

Dans cette conversation je te sentais fatiguee et comme toujours je t’ai dit 

" maman tu fatigues on se reparlera une autre fois",

et toi tu as dit "non attends j’ai encore des choses a te dire "  

On a parle une heure de plus que d’habitude 

Comment pouvait on savoir que la fin arrivait sans vraiment le savoir.  

Maman je pleure par egoisme, je le sais. 

Pour rien au monde je voudrais que tu reviennes dans cette vie penible que tu avais.  

Independante tu souffrais depuis longtemps de ne pas pouvoir faire ce que tu avais toujours eu le courage de faire pour la plus grande part toute seule. 

Ce que tu as eu dans ta vie tu l’as eu par tes efforts. 

Maman je ne sais pas comment je vais faire avec le trou que tu as laisse dans mon coeur, je ne vois pas comment je vais un jour accepter ton depart.

Je ne veux plus entendre les mots de mes amis comme

"faut pas te laisser aller bla bla bla"  

Elle est mieux ou elle est bla bla bla"  Pense a elle "

Yes tout ca je le sais mais la douleur en est pas moins forte, 

je suis la premiere a savoir ce que tu as vecu mais tu me manques tellement tellement tellement.  

On m’a aussi dit " Elle ne veut pas te voir souffrir" 

Non elle ne veut pas que je souffre mais elle me comprend, elle comprend ma souffrance, elle l’a vecue avant moi avec sa propre maman, et qui etait la pour l’aider elle ?  

Dans sa douleur elle etait preocupee pour ma reaction de perdre ma grand mere et preocupee pour sa petite soeur. 

 Je me souviens encore de ses paroles de reconfort pour nous deux alors que son propre coeur devait pleurer aussi fort que le mien pour elle. 

  Je ne pensais pas que cela pouvait etre aussi dur. 

Je savais que  cela ferait mal mais pas a ce point. 

Maintenant je laisse passer le temps, je laisse mes sentiments etre ce qu’ils doivent etre. 

Si je pleure je pleure, si je ne peux pas me lever de mon lit je reste couchee, si je ne veux voir personne je ne vois personne, je ne lute plus, je laisse le temps passer en sachant que la douleur diminuera.  

Tu resteras toujours dans mon coeur et

un jour il ne se dechirera plus. 

Ma maman etait courageuse avec un coeur d’or.  

Pour nous qui l’avons connue et comprise

on ne l’oubliera jamais.